Solidarité envers les 17 camarades liégeois injustement condamnés
Le Bureau de l’Interrégionale de Bruxelles et l’ensemble des militants de la FGTB Bruxelles tiennent à exprimer toute leur solidarité à nos 17 camarades dont la condamnation à des peines de prison avec sursis et d’amende vient d’être confirmée hier par la Cour correctionnelle de Liège.
Cette condamnation est brutale pour nos Camarades et représente aussi un danger réel vis-à-vis de l’Etat de droit, en particulier en ce qui concerne l’exercice du droit de grève.
Notre soutien s’exprime tout d’abord de manière fraternelle vis-à-vis des Camarades. Tout comme notre Camarade Bruno Verlaeckt, Président de la régionale d’Anvers, ils ont été trainés et condamnés devant des tribunaux comme de vulgaires criminels.
C’est d’autant plus inacceptable qu’ils exerçaient leur droit de grève pour s’opposer à la politique antisociale du Gouvernement Michel, particulièrement néfaste pour tous les travailleurs et les travailleuses !
En tant que démocrates, nous respectons bien évidemment l’indépendance de la Justice et nous soutiendrons tout d’abord nos Camarades dans les recours qu’ils introduiront tant au niveau des juridictions belges qu’à des niveaux supérieurs (Cour européenne des droits de l’Homme, voire l’Organisation internationale du Travail).
L’interprétation donnée à l’article 406 du Code Pénal relatif à « l’entrave méchante à la circulation », qui fonde ce jugement tout comme celui d’Anvers, est plus que contestable. Ce jugement est inacceptable et choquant à divers égards. Tout d’abord parce que nos Camarades sont condamnés du seul fait de leur présence sur les lieux d’une action, sans qu’il soit prouvé dans leur chef une quelconque atteinte à autrui ou violence. Ensuite, parce que 6 d’entre eux, dont le Président de la FGTB, ont été plus lourdement condamnés sans autre motif que leur mandat et responsabilités au sein de l’organisation syndical,.
C’est inacceptable et indique que ce jugement vise particulièrement les organisations syndicale en général et la FGTB en particulier en tant que contre-pouvoir. Mais aussi nos militants dans leur ensemble. Or, le droit pénal est par principe d’interprétation stricte et ne peut concerner que des personnes et non des organisations.
Rappelons que les objectifs poursuivis par la FGTB dans chacune de ses actions est d’assurer ce rôle de contre-pouvoir, notamment pour restaurer l’équilibre entre capital et travail ; jamais d’entraver gratuitement la circulation avec une volonté de nuire.
Notre soutien à nos Camarades se fera également au travers des actions et de la campagne à mener d’urgence pour défendre et restaurer les libertés syndicales. Ce combat vise les atteintes de plus en plus fréquentes contre nos délégués, l’instauration du service minimum dans les services publics ou la pratique des astreintes. Il convient également de cibler l’article 406 du Code pénal qui doit être adapté et exclure de son champ d’application les actions syndicales et les mouvements sociaux.
Par la condamnation de ces 17 Camarades, c’est l’ensemble de la FGTB et ses militants qui sont visés. C’est aussi l’Etat de droit qui est danger.
Camarades, il n’existe pas de démocratie digne de ce nom sans libertés syndicales !