Les travailleurs bruxellois exigent une majorité progressiste !
Les résultats des élections du 26 mai sont particulièrement contrastés entre les différentes régions du pays. On assiste en effet au Nord à un vote particulièrement préoccupant en faveur des partis de droite et d’extrême droite, alors que Bruxelles et la Wallonie ont exprimé des votes clairement plus progressistes.
A Bruxelles, les constats sont les suivants :
- Les socialistes restent la première force politique à Bruxelles, malgré le recul de 4 sièges du PS (PS 17 / Sp.a 3) ;
- Les écologistes deviennent la deuxième force juste derrière, avec Groen qui devance tous les partis néerlandophones (Ecolo 15 / Groen 4) ;
- Les libéraux encaissent un net recul de 7 sièges et se placent à la 3ème place (MR 13 / VLD 3) ;
- Le PTB – PVDA s’impose comme le 4ème force, en quadruplant presque ses 3 sièges (PTB 10 / PVDA 1) ;
- Défi se maintient mais recule à la 4ème place des partis francophones (10) ;
- Les sociaux chrétiens s’écroulent en perdant près de la moitié de ses sièges (CDH 6 / CD&V 1) ;
- Nouvelle plus que réjouissante, ni la N-VA (3), ni le Vlaams Belang (1) ne parviennent à percer sur Bruxelles avec un statu quo en sièges ;
- Et enfin, deux nouveaux partis font leur apparition au Parlement bruxellois : Agora côté néerlandophone (1) et Dieranimal côté francophone (1).
Pour la FGTB Bruxelles, ces résultats sont clairs et indiquent la direction à prendre pour la formation du prochain gouvernement bruxellois. Une coalition progressiste est la priorité et le choix d’une coalition avec le MR n’est pas une option. Après cinq années de politique antisociale mise en œuvre par ce parti au niveau fédéral, ils ont clairement été sanctionnés par les électeurs.
Les négociations pour la formation du nouveau gouvernement régional ont commencé. La FGTB Bruxelles a été invitée à présenter ses priorités et a mis en avant l’ensemble des défis et propositions reprises dans notre campagne « pour un travail juste et pas juste un travail ».
Pour nous, la prochaine coalition, quelle que soit sa composition, sera jugée en fonction de ses priorités et de ses objectifs.
Même si notre belle région va mieux à de nombreux égards, les défis à relever restent immenses sur le plan de la qualité de l’emploi, de la diversité et de la qualité de vie en ville. Les travailleurs bruxellois sont aussi confrontés quotidiennement à des questions d’accès à un logement de qualité, à la santé, à l’enseignement, à la formation ou à la mobilité. Alors que les jeunes ont aussi de plus en plus de difficultés à se construire un avenir.
Une négociation s’est engagée entre le PS, le Sp.a, Ecolo, Groen et Défi. Le VLD est également pressenti pour rejoindre cette majorité, mais mène actuellement un chantage pour imposer le MR dans la coalition bruxelloise. Cette manœuvre est inacceptable et ne respecte pas les votes exprimés par les Bruxelloises et les Bruxellois.
Plutôt que de se livrer à des manœuvres politiciennes, il est urgent de mettre en place une coalition qui permettra de réellement relever les défis socio-économiques, de justice sociale et environnementaux pour Bruxelles.
A l’heure actuelle, la question de l’association de représentants de la société civile aux négociations, voire à la formation des futurs gouvernements semble s’imposer. Si nous soutenons clairement cette démarche, nous serons également particulièrement attentifs à la poursuite et au renforcement de la concertation sociale.
À Bruxelles, la concertation sociale joue en effet un rôle essentiel, structurant et constructif. Depuis 2002, patrons et syndicats participent activement à la conduite des politiques de développement économique et social. Le dialogue social est indispensable à la construction de la démocratie. Le dialogue doit s’ouvrir à toutes les composantes de la société civile : associations, mutuelles, ONG, plateformes citoyennes, … sous des formes encore à élaborer et ce, sans dénaturer ni déforcer notre modèle social fondé sur la confrontation constructive des intérêts par nature divergents des travailleurs et des employeurs.
La FGTB Bruxelles est ouverte au dialogue mais reste déterminée plus que jamais à défendre les intérêts des travailleurs, de toutes conditions, genres et origines.
Ensemble on est plus fort !